dimanche 28 février 2016
Van Gogh
Crois-moi, quand on veut être actif, il ne faut pas craindre de faire
certaines choses de travers, ne pas avoir peur de commettre quelques
erreurs. Pour devenir meilleur, il ne suffit pas, comme la plupart le
croient, de ne rien faire de mal. La passivité est un mensonge(...) Van
Gogh
jeudi 25 février 2016
Impro
JEU > prenez des mots (ici des synonymes du mot : Bruit) et Ime / Proviser > Exemple :
ça froisse la tôle de la caisse Mercedes hors prix, impact ,
ça froufroute la robe de printemps et les premières jambes nues de l'été et ça gémit
ça gazouillissent des oiseaux bruns, blonds ou bleus,ça glougloute le vin au pastis,
ça esclandre de trop
de boisson, du trop dire/ re/ du trop manqué dire à noise
méchantement/ dire à donf gentillement/
ça explose en
pétardes motardes éclatantes et ruisselantes,
ça fanfare en
cadences aux petits pas de petits soldats
ça fait un foin de
tous les diables, de tout le diable et Satan vers l'infini
ça frôle le chaos, la caresse infime de la peau de l'autre feâme,ça froisse la tôle de la caisse Mercedes hors prix, impact ,
ça froufroute la robe de printemps et les premières jambes nues de l'été et ça gémit
ça gazouillissent des oiseaux bruns, blonds ou bleus,ça glougloute le vin au pastis,
envoyez-moi vos impros par mail et je les publierai ici !
vendredi 19 février 2016
Pessoa
«
Je n’ai jamais rien fait que rêver. Cela, et cela seulement, a toujours
été le sens de ma vie. Je n’ai jamais eu d’autre souci véritable que
celui de ma vie intérieure. Les plus grands chagrins de mon existence se
sont estompés dès lors que j’ai pu, ouvrant la fenêtre qui donne sur
moi-même, m’oublier en contemplant son perpétuel mouvement.
Je n’ai jamais voulu être rien d’autre qu’un rêveur. Si l’on me parlait de vivre, j’écoutais à peine. J’ai toujours appartenu à ce qui n’est pas là où je me trouve, et à ce que je n’ai jamais pu être. Tout ce qui n’est pas moi – si vil que cela puisse être – a toujours eu de la poésie à mes yeux. Je n’ai jamais aimé que rien. Je n’ai jamais souhaité que ce que je ne pouvais pas même imaginer. Je n’ai jamais demandé à la vie que de m’effleurer, sans que je la sente passer. Je n’ai jamais rien demandé à l’amour que de rester un rêve lointain. »
Bernardo Soares (Fernando Pessoa), Le Livre de l’intranquillité.
Je n’ai jamais voulu être rien d’autre qu’un rêveur. Si l’on me parlait de vivre, j’écoutais à peine. J’ai toujours appartenu à ce qui n’est pas là où je me trouve, et à ce que je n’ai jamais pu être. Tout ce qui n’est pas moi – si vil que cela puisse être – a toujours eu de la poésie à mes yeux. Je n’ai jamais aimé que rien. Je n’ai jamais souhaité que ce que je ne pouvais pas même imaginer. Je n’ai jamais demandé à la vie que de m’effleurer, sans que je la sente passer. Je n’ai jamais rien demandé à l’amour que de rester un rêve lointain. »
Bernardo Soares (Fernando Pessoa), Le Livre de l’intranquillité.
jeudi 18 février 2016
Pour les filles qui..., les femmes, work in progress
Excisez la
mariez la de force
violez la
la vitrioler
la la la lapider
effacez la
battues
maltraitées
la fille qui geint
qui geigne, gémit
et puis se tait
se taire se déterre
s'enterre
se taire oui se
taire
????
mercredi 17 février 2016
Extrait de BARNABA
Ceci n'est pas un cercle noir
Ni
Ni Ni Ni Ni Ni Ni Ni Ni NI NI NI NI NI
NI NI NI NI
Ni
un God de Mickey , Ni le Gendre idéal
QUE
Guenièvre ne quitte point sa ceinture de chasteté !
OUI
Gigolo gigola Gigolo Gigola , Marie Ni-Ni Marie Gna-Gna :« Personne
ne veut récupérer ma gonzesse là ? Elle me Gave » c’est
un Goret Bof
CONTRE
G, un point c’est tout, le point G , le point G, le point G , le
point G , le point G , le point G , le point G , le point G, G,G,G,
merdre G’éjaculé !! ?
Ceci n’est
pas un cercle noir
Ni
un enfant Hémophile contaminé par du sang contaminé, né, né, né
QUE
H moi hache-moi, hèle-moi, happe-moi, Harde-moi, tu veux ?
OUI
fem-elle-hic Hic, hic, la vie est dure
HGM :
Human genétiquement modifié
CONTRE
CONTRE Human Bomb : il n’a pas voulu tuer les petits enfants
de Neuilly mais lui, rien que lui : il a réussi. On appelle ça
un suicide par procuration Tout contre Tout contre Tout contre
Ceci n’est
pas un cercle noir
Ni
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII Ni IIII un Individu suspect
QUE
I la voyelle la moins ouverte, la plus frigide au fond au fond de
quoi ?
OUI
Infime caresse de carcasse
OUI
je pleure que de temps
en temps pelure de mes yeux
Inopinément
CONTRE
I NOU Ï
Ceci n’est pas un cercle noir
Ni
un « Je ne veux voir aucune tête »
QUE
J moins 10 moins 9 moins 8 moins 7 (et là on s’aperçoit qu’on
n’a rien à annoncer, c’est la panique) moins 6 moins 5 (le cœur
bat de plus en plus vite , on se sent très mal) moins 4 (vraiment
faut trouver viiiite quelque chose) moins 3, 2, moins 1 top 0 :
décollageeeeeeeee de ma haine en sol sol R : faudrait que je la
tue mais ça n’arrangerait rien car même morte , je la haïrai en
mémoire.
OUI
Jouis ! Jouis ! Jouis !
« Je
vous demande de vous
arrêter »
CONTRE
J’en ai marre de tes délires à la con là. Ça rime à quoi ?
et tu crois que les gens
liront des conneries pareilles ? T’es trop , trop con. Les
gens
, ce qu’ils veulent , c’est du sentiment, des trucs sensibles
qu’on va même sortir nos mouchoirs……Toi t’es trop con,
vraiment, tu comprends rien mais rien……
Ceci n’est
pas un cercle noir
Ni
Ken le bellâaaaaaaaaaaaaaaaatre mais peut-on s’étendre sur le
sujet ?
QUE
Ken le bellâtre aille se faire foutre.
OUI la
blonde Ki dansé dan le bar , elle te fé pensé à Ki ?
CONTRE
CONTRE K le K labyrinthe, avance un peu stp….allez, juste un peu……
-
Avance, je te dis, viens là, tout près de moi….
-
Non, je n’ose pas……
-
Je t’aime, tu sais….
-
Non, je ne sais pas…
-
Mais si, tu sais…
-
Non, je ne crois pas….
-
Avance, viens, ma grenouille, ma chérie, mon trésor .
(Elle
avance d’un pas, il lui sourit)
lundi 15 février 2016
Critique de La Fille Qui par François sur Sitaudis
Celle que désigne la couverture, l’extérieur du livre, sa « peau ce
tampon naturel » selon C. Yvroud, se conjugue à l’intérieur, mise en
scène, en page, en rythme, distribuée entre des personnes, des
personnages, des voix. La première dit « je ». La deuxième est celle de
l’impératif qui lui donne la réplique (en gras), sur un mode ubuesque,
la menace de trempe, de volée, de martinet, de fessée :
« fichtre-toi
si tu peux
mais fichtre-toi vraiment
pas pour du semblant
du prout-prout salade de mirliton
tson tson
noie-toi
si tu peux »
Sur le même mode, le « je » reprendra : « je n’ai peut-être que ça à raconter mon lamento ma merde ma merdouille, tarte à la gueule sinon ».
La troisième personne, celle qui figure en titre, est l’attribut de la première :
« je suis en détention d’écriture
(…)
la fille qui cherche
son
os
à
ronger »
ou : « la fille qui danse ». Elle dit « je », la troisième personne revient à la première, quitte à la retourner comme un gant, comme une peau, à la tourner en dérision :
« hein
je ne danse plus je suis figée face à la page et j’en crève
encore et en corps mon idéal mon bibi mon bobo
mon bobo-bonobo
mon kiki hein »
Un théâtre cruel casse la lyre, le « cause » de because double celui de la causette, de la causerie, et l’inverse : « cause pas gentille la bimbo ». Le scénique casse le poétique :
« ça fracasse la muse
et ça l’amuse »
Comme celle de Raymond Federman, l’écriture de Marie Delvigne est post-traumatique ; « écrire et rire » car « faut pas crier », c’est « crire » pour les enfants « qui n’ont pas pu être des enfants les enfants de la guerre / guerriers avant que d’être nés », enfants battus « de races abattues », prédestinés à « la recension de la poésie des fous et des crétines ».
Une lettre, puis une autre à Charles Pennequin, ne seraient que « lombrics ». Réalité, la terre qu’ils absorbent et restituent ? Faut-il se vautrer dans la boue pour « s’aboucher à la réalité » comme le voulait le poète de L’ombilic des limbes ? « C’est un trou du cul ce nombril de poésie », ce lombric sorti de la bouche, cette question qui en bave. L’invertébré ronge son os de terre. Comme la peau, il « se laisse traverser / [par les chocs] » —le réel, le trauma :
« à un moment donné de ma vie
j’ai mué
j’ai perdu la mémoire
alors j’ai fait des lignes je tente de sortir de cette torture »
Entrer-sortir, dedans-dehors : réversibilité entre personnes, personnages, autant de mues, d’avatars, en attente d’un Godot ou d’une God’Ass (titre de la pièce écrite par Marie Delvigne avec Raymond Federman), en souffrance entre cri dans le vide (au vide) et silence du vide, car il n’est pas de réplique (de double) à l’idiotie du réel, pas de réponse au « qu’est c’que j’peux faire, j’sais pas quoi faire » d’Anna Karina dans Pierrot le fou, au « je ne sais pas ce que je veux je ne sais pas si je vais le faire je ne sais pas y aller je ne sais pas où aller » de Marie Delvigne dans La fille qui…
« fichtre-toi
si tu peux
mais fichtre-toi vraiment
pas pour du semblant
du prout-prout salade de mirliton
tson tson
noie-toi
si tu peux »
Sur le même mode, le « je » reprendra : « je n’ai peut-être que ça à raconter mon lamento ma merde ma merdouille, tarte à la gueule sinon ».
La troisième personne, celle qui figure en titre, est l’attribut de la première :
« je suis en détention d’écriture
(…)
la fille qui cherche
son
os
à
ronger »
ou : « la fille qui danse ». Elle dit « je », la troisième personne revient à la première, quitte à la retourner comme un gant, comme une peau, à la tourner en dérision :
« hein
je ne danse plus je suis figée face à la page et j’en crève
encore et en corps mon idéal mon bibi mon bobo
mon bobo-bonobo
mon kiki hein »
Un théâtre cruel casse la lyre, le « cause » de because double celui de la causette, de la causerie, et l’inverse : « cause pas gentille la bimbo ». Le scénique casse le poétique :
« ça fracasse la muse
et ça l’amuse »
Comme celle de Raymond Federman, l’écriture de Marie Delvigne est post-traumatique ; « écrire et rire » car « faut pas crier », c’est « crire » pour les enfants « qui n’ont pas pu être des enfants les enfants de la guerre / guerriers avant que d’être nés », enfants battus « de races abattues », prédestinés à « la recension de la poésie des fous et des crétines ».
Une lettre, puis une autre à Charles Pennequin, ne seraient que « lombrics ». Réalité, la terre qu’ils absorbent et restituent ? Faut-il se vautrer dans la boue pour « s’aboucher à la réalité » comme le voulait le poète de L’ombilic des limbes ? « C’est un trou du cul ce nombril de poésie », ce lombric sorti de la bouche, cette question qui en bave. L’invertébré ronge son os de terre. Comme la peau, il « se laisse traverser / [par les chocs] » —le réel, le trauma :
« à un moment donné de ma vie
j’ai mué
j’ai perdu la mémoire
alors j’ai fait des lignes je tente de sortir de cette torture »
Entrer-sortir, dedans-dehors : réversibilité entre personnes, personnages, autant de mues, d’avatars, en attente d’un Godot ou d’une God’Ass (titre de la pièce écrite par Marie Delvigne avec Raymond Federman), en souffrance entre cri dans le vide (au vide) et silence du vide, car il n’est pas de réplique (de double) à l’idiotie du réel, pas de réponse au « qu’est c’que j’peux faire, j’sais pas quoi faire » d’Anna Karina dans Pierrot le fou, au « je ne sais pas ce que je veux je ne sais pas si je vais le faire je ne sais pas y aller je ne sais pas où aller » de Marie Delvigne dans La fille qui…
dimanche 14 février 2016
Hors-Jeu )Extrait( Ed.Harmattan Collection les21
Tout ça, à cause d’une boîte de cigares. Cigarillos. Y’avait des couleurs sur le couvercle pour voyager. A force de les toucher, elles se sont usées.
J’ai
ouvert cette boîte à secrets : dedans, un zippo sans essence.
Une vielle paire de lunettes. Ton carnet vert : et des mots de
ta main. Deux vielles pipes cassées qui venaient de ton père qui,
lui, n’a jamais fumé. Un truc pour rouler des cigarettes à la
main. Tu passais ta lèvre humide. Tu venais de mourir mon Hidalgo
alors je me suis réfugiée dans ton odeur.
Un
jour, à Ostende, 25 ans plus tard, j’ai rêvé à la vitrine d’un
marchand de tabac. Il faisait très froid et soleil. J’ai caressé
la vitrine et en fermant les yeux, tu étais là. J’aurais voulu
entrer dans cet antre de mâles pour acheter une boîte de cigares
vide.
J’ai
pas osé.
Ça
s’achète pas des boîtes vides sauf quand ce sont des cercueils et
moi, pour nous, j’aurais voulu plein de petits cercueils odorants.
Odorants de toi.
On
les aurait rempli des souvenirs qu’on a jamais eus. Des timbres
parce qu’on se serait écrit beaucoup et souvent. Tu aurait été
mon homme du bout du monde, mon phare, ma luciole. Je t’aurais
envoyé des odeurs de femmes : tu les aimais. Sur des bouts de
tissus, sur du papier et de la terre, du sable, des feuilles.
J’aurais été ton explorateur en mission de génie. Et je t’aurais
envoyé des boîtes à toi sagement resté at home. Dedans, des
photos de mes enfants de toute les couleurs , en Inde, du bout de
l’Afrique, Nayoundé, dans le désert de Gobi, des graines de
fruits et des fleurs séchées , roses , bleues des morceaux d’arbre,
du sable sec et des rais de lumières roses et ocres. De l’Ixotisme,
hum. Et puis avec le temps, tout aurait pris ton odeur de
gitane-maïs, cigares, cigarillos.
J’aurais
été ta fleur préférée. Laisse-moi te rêver. J’aurais été
ton héroïne dans une vie bien western à la…..avec
des indiens et des totems sans tabous. Je te vois sourire là.
Tu
aimes ma vie.
Tu
allumes une pipe. Tu es assis dans ce vieux canapé pourri et vert.
Tu prends la pose. Tu tiens entre tes mains une grande enveloppe en
papier crafte. Tu aimes ce papier. Tu prends ton temps car tu as tout
le temps comme d’habitude. Tu observes tous les timbres pleins de
couleurs. Tu te lèves et va t’asseoir à la table de la salle à
manger en teck qui brille tellement qu’on y verrait des visages
s’ils perçaient la lumière. Tu sors délicatement le contenu de
la grande enveloppe et tu étales délicatement le tout, du plat de
la main, devant toi. Oui, tu souris, la pipe au coin de la bouche. Tu
prends
les photos une à une ; tu vérifies s’il n’y a rien au dos
. Tu plisses les yeux. Tu jettes un coup d’œil aux mots écrits
sur les feuilles. Tu reviens aux photos ; tu respires la
feuille jaunie qui sent l’Orient .Quelques bâtons d’encens. De
la poudre de cade, canelle, ça te plaît. Un caillou. Un morceau de
gingembre
que tu tournes et retournes dans tes mains. Des morceaux de toi en
racine. Puis tu lis mes lettres que je t’envoie par 5 ou 6 comme un
journal de bord. Et ton temps passe au gré du vieux carillon
Wesminster que tu n’entends même plus. Tu te lèves enfin. Tu es
redevenu grave. Tu replaces les lettres et les photos dans
l’enveloppe et tu la ranges soigneusement dans le buffet. Porte
gauche. Ça commence à faire un belle pile, te dis-tu. Tu reposes la
boîte à gaufres en fer, là où sur le couvercle y’a une ptite
fille qui soigne son chien. Elle est toute cabossée. Tu fermes la
porte du buffet. Tour de clef. Tu déposes ta pipe dans le cendrier
bleu. Et tu t’en vas au jardin pour cueillir les légumes,
poireaux, carottes, navets de la soupe du soir.
Je
ne serais ni le James Bond ni le Gabble de personne. Tu es mort et je
ne veux sur aucune autre terre poser mes pas. Je ne saurai jamais
nager ; tu ne m’as pas tenue assez longtemps dans la Mer du
Nord pour m’apprendre.
Je
serai un papillon, d’accord ? Tu veux ?
Avec une bouée canard, c’est plus sûr. Tu le sais toi que j’ai
peur de tomber et je sais aussi que ça te fait sourire.
Car tu souriais beaucoup de moi. C’est un peu
normal. Tu n’as pas vraiment pris le temps de me voir avoir
vraiment peur. Peur des hommes, de la mer, des araignées et des
masques larvés.
Peur
de moi
Peur
du soleil.
La
crève sur la graine.
Tu
aurais dû m’apprendre à marcher . Je ne sais pas courir. Je
ne sais pas souffrir.
Je
suis un bébé éléphant égaré et je ne veux pas me faire adopter.
Tu ne m’as pas adoptée. Toi, tu t’es sauvé un 12 avril de je
sais plus quand.
Alors,
pour Noël de cette année, je vais m’offrir deux cadeaux :
Une
boîte de fins cigares avec des images dessus que je caresserai
longtemps ; à force, elles s’useront et je fumerai ces
cigares pour que , un jour, cette boîte soit vide et pour que je
puisse enfin y placer mes rêves de ton odeur.
Et
puis un Nours bleu que je prendrai dans mes bras et qui sera mon
amour et mon nuage. Mon seul amour en nuage, hein ?
Oui,
tu peux sourire, Pa –
Je
n’aime que les soleils que tu aurais aimés.
Ton
gilet moutarde avec son écusson.
Ta
moustache et tes poils de nez.
Ton
blaireau, ta mousse à raser.
Tes
outils bien alignés dans l’atelier.
Tes
crachats du matin.
Ta
mobylette et ton solex.
Tes
lunettes de moto.
Ton
vin rouge et puis tes bouteilles d’eau à la menthe.
Tes
tomates du jardin. Le persil frisé.
Si
j’écris , c’est pour oublier que tu m’a oubliée.
Un
jour, tu arrêteras de sourire quand je te parle.
Tu
me prendras dans tes bras pour m’accueillir. Tu ouvriras tes bras.
Hum.
C’est
vrai que les boîtes vides ça s’achète pas. Alors, je vais
acheter une boîte pleine.
Et
puis tes yeux noirs, je les aimais aussi. On sourit pareil. Même
encore maintenant. On sourit pareil.
C’est
peut-être pour ça que je vrille parfois et que je fume pour me
sentir encore dans tes narines.
Je
ne sais d’ailleurs. C’est pas important.
Je
n’ai pas de corps pour me reposer.
Quand
la boîte de cigares sera vide, j’y mettrai la photo de deux
enfants : toi et moi parce qu’on a le même sourire, Monsieur
Alfred.
samedi 13 février 2016
vendredi 12 février 2016
Extrait d'un travail en cours > Zone)s(
dans le fossé
ici et ailleurs
je rogne mon os
je construis des tas
à la rognure
sangui&nolante
gémir à noise
méchantement
ça joue à cache-cache tampon
arrête arrête
et puis continue si ça te dit
)....(
ici et ailleurs
je rogne mon os
je construis des tas
à la rognure
sangui&nolante
gémir à noise
méchantement
ça joue à cache-cache tampon
arrête arrête
et puis continue si ça te dit
)....(
jeudi 11 février 2016
Pour Richard Tabbi > enfance
J’ai
trois ans. Ma mère me lâche la main dans la cour de l’école
maternelle. Pour rire de mon vertige, je te trouve, toi, l’ami, mon
frère. Tu ne sais rien du monde. Je te raconterai tout : les
guerres, les trains de la mort exposée, élue, les champs de blé,
les soleils et la pluie et les crayons de bois à tailler. Je serai
tes yeux. Je t’offrirai des cœurs de fraise en bonbons. Tu seras
mon indien, je serai ton totem….
Dans
ma tête à moi, flottent des mots et des rires d’enfants.
Comment
les capter ?
Comment
y naître ?
C’est
vertigineux comme j’ai peur.
Oui
je souffrirai
Oui
j’aurai peur
Oui
mais non
Et
pourquoi pas d’ailleurs ?
J’aime
les fraises. Je t’aime aussi quand tu ris, quand tu pleures.
Prends
ma main. Sois mon clown, ma friseuse d’histoires folles. Toi, je
t’entends dans mes oreilles. C’est fou, tu es plus belle que mon
orteil !
Bon
sang, diablement, toi….
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