Portrait de Miss Marie
J’ai compris pourquoi cette idée folle m’est
apparue comme une évidence :
- Dites, vous, là, Madame, Monsieur
l’écrivain , vous pourriez m’écrire un texte sur le portrait
que Mr Houyet fait de vous, s’il vous plaît, Madame, Monsieur….. ?
-
Oui, avec plaisir, Madame….
Incredible :
ils et elles sont tous d’accord sauf UN qui dit : houlala, ça
me fait peur et paradoxalement ces propos me rassurent !
Et moi de
regarder ce visage là, ce portrait de Moi créé par Dominique et de
me dire : c’est une autre, non ? !
Et de
demander autour de moi : tu vois qui là ?
Et les
autres de me dire : elle est très belle cette photo C’est
tout à fait toi là ah ! et moi d’observer ce visage ,
comme un vertige déjà :
bien sûr,
cet œil ne sourit pas, il transperce la paroi, c’est cet œil là
que je ne veux jamais montrer et que je cache sous un sourire qui se
veut avenant quand il n’est pas fatigué.
Alors je me
dis que l’épaule est ronde comme une moitié du monde où il se
reposerait, le lui, le elle….
Et puis la
brisure l’entaille qu’on sent à la base du front qui dit le
temps….
Soudain, je
me souviens d’une enfant qui a trois ans : elle est à l’école
maternelle dans un joli tablier, elle a les cheveux courts et de
bonnes joues rondes et dans ces yeux : un rire éclatant qui
brille de curiosité, cette petite fille est fière d’être
photographiée : elle se sent belle, elle est belle, elle
cherche déjà à séduire, elle porte en elle le regard de son père.
Elle ne le
sait pas encore il la quittera trop tôt mais à cet instant là,
il vit en elle et vrille alors elle sourit car il lui suffit de poser
ses mains sur cet homme de père pour sentir le monde et l’amour.
Elle a ce
sourire dans les yeux.
Ce sourire
me traverse encore mais il n’est pas là, sur cette photo.
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