mercredi 7 septembre 2016

ONOMATOPEES


- Arf : (Origine fort douteuse, une occurrence en moins 203 avant Jean-Cristobal De Montola, Palimpseste)
Traduction d’un contentement, d’un étonnement même désabusé, d’une émotion intense, d’un doute jubilatoire ou de rien du tout / Imitation d’un Schnauzer nain, bavant :
Ex :
« - Hum, tu m’amoures plus?
- Arf ! »

- Bah : (vers 1555, 12 mai puis réhabilité en l’an 2001, 12 juin )
Marque d’un intérêt cronopisé donc très nuancé : entre le désappointement, l’indifférence et l’acceptation du renoncement dans une sorte d’étonnement mêlé d’une impassibilité stoïque
Ex :
« Le temps s’en va, le temps s’en va, Madame,
Bah ! Le temps, non, mais nous nous en allons »
Ronsard.

Hum (Du haut françois, 1555)
Equivalent de : oui, certes…
Ex : Marie à Ronsard : « Hum… »
Hum, hum : (voir Hum)
Marque de compréhension insistante en particulier quand l’interlocuteur est un peu sourd :
Ex : Marie à Ronsard : « Hum, hum… ! »
- Hummmm (sans sourire): (voir Hum), Équivalence d’un soupir emphatique souvent hypocrite (stipulant une question tue : il est pas un peu relou, ce type?)
Ex : Ronsard :
« Marie, qui voudrait votre nom retourner
Il trouverait aimer : aimez-moi donc Marie »
Marie : « hummmmmmmm… »
(rq : à ne pas confondre au uhmmmmmm d’origine amérindienne 1776 : jouissance exquise d’ordre esthétique ou soupir d’aise)

- Brrrr : ( de b + r , 1897)
Expression puérile de l’effroi (ou du froid à partir de moins 5°C)
Ex :
« Il y avait là quelque chose de fongeux, quelque chose d’inexprimablement terrible…Je fus saisi de dégoût et d’épouvante….Brrrrr »

- Glouglou ( souvent associé à scrountch, scrountch, Alcofrybas Nasier, les hauts faits et gestes de Sieur Danousier. 1534) Ex : « le grand bonhomme Danousier prenait moult plaisir à glouglouter et commandait que tout allât par écuelles et grandes vinasses, scrountch, ,glouglou. »

- Grumbl, grumbl : (1920) signe d’une émotion intense ou d’un désir inavouable de l’adolescent au sens s’éveillant
Ex : « Je me disais que le femme que je voyais de loin marcher, ouvrir son ombrelle, traverser la rue, était, à l’avis des connaisseurs, la plus grande artiste actuelle dans l’art d’accomplir ces mouvements et d’en faire quelque chose de délicieux. Grumbl, grumbl, je frémissais à chacun de ses saluts, à chacun de ses minces sourires qu’elle m’adressait subrepticement… » . Froust, Le côté des Guermantes sous-titre original : Marcel, jeune fou, va ! »
Ex : « Ce fut comme une apparition….Grumbl, grumbl, Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille ni cette finesse des doigts que la lumière traversait » Glaubert, l’éducation sentimentale, hum…

- Grumphh : (XVII ème S, Racine)bougonnement, ronchonnement janséniste pouvant aller jusqu’au cri de fureur :
« Clytemmestre :
Un prêtre, grumpphh, entouré d’une foule cruelle
Portera sur ma fille une main criminelle
Déchirera son sein….
Hermione :
Parle ! Grumphh! De son sort, veux-tu être l’arbitre ?
Pourquoi l’assassiner ? Qua-t-il fait ? A quel titre ?
Bérénice :
Grumphhh, pff, vous m’aimez, hum, vous me soutenez,
Et cependant je pars, et vous me l’ordonnez !
Hippolyte : (en aparté : grumphhh) :
Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur »

- Héhé (Pop, XX ème S)
Jubilation gredine
Ex : Didou (qui se prend pour Jean Gabin) à Madou : t’as de beaux yeux tu sais………héhé
- Hou Hou ou houhou : (Lian 2003, Voir Wimereux et Mourir)
Chuintement soulignant un bon mot
Ex :
« - Je t’emmène à Wimereux, sur mon solex ?
Oui, répondit Lian, exalté, mais est-il châtré ?
La gorgone se retourna vers lui, le visage grave.
Hou hou, chuinta-t-il, en se tenant les côtes »

- Mouarf ( 1958) de mou (Lat.mollis 1130) et de arf (origine douteuse)
Exclamation joyeuse non contrôlée
Ex : Mouarf, que je l’aime , que je l’aime…Tex Avery dans « Autant en emporte le vent »

- Niarf : de Ni ? et de arf : origine douteuse, souvent répété trois fois (au moins) : Rire sardonique.
Ex : 1777 Mémoires secrets parus sous le manteau et Correspondances de Bachaumont à Marmontel
« Marmontelounet ! ta Dame Doublet de Persan ! Elle est à moi, je l’ai eue, je l’ai eue ! Niarf, niarf, niarf“

- Oups : syn, gloups [ Madame Boeufvarie, Glaubert, XIXème S]
Marque d’une erreur outrancière.
Ex : Le Bruit de la carriole l’arracha à l’extase, encore haletante, elle s’écria « Ahhhhh Rodolphe…..Gloups, mon mari ! ».

- Pouff: (1665, Maximes , J.Pierre de la Rochefoucauld)
pouff : avec redoublement du « f » : soupir tendant à souligner le pessimisme d’une pensée.
Ex : « Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer, pouff »
- Pouf : marque de la néantisation du langage.
Ex :
blablablablablabla
Pouf…….

- Toc : (de : et toc 1678, Madame de la Brayette)
Exclamation synonyme et de Et Vlan…
Ex : Mr de Nemours à la Princesse :
« Si vous avez vu ce que j’ai osé faire, Madame, ayez la bonté de me laisser croire que vous l’ignorez…et toc ; il se retira après ces paroles, et n’attendit point la réponse »

- Tss, tss ou tssss… : (Alcofrybas Nasier, L’abbaye de Thélème. 1534)
Interjection marquant une vive réprobation
(Syn : rhoooô sur le mode coquin)
Ex :
« Que fera cet ivrogne ici ? Qu’on me le mène en prison : troubler ainsi le service divin ! Tsss….. Le service du vin ?….Monseigneur, rhoooô »

- Waouhhhhh ou Wahouhou (plus rare) : de Wao : ? et Houhou : cri d’une tribu lianesque ayant peuplé une île aujourd’hui disparue se situant au Nord-Est de Wimereux :
Exclamation admirative.
Ex : « Messieurs les gendarmes, mettez moi les menottes ou les poucettes. Je prends à témoin les personnes présentes que je résiste pas. Un murmure admiratif : waouhhhhhhhh…..retentit dans la salle. » (Balzac, Le Père Poireau)"

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