(pauvre
zoo, tout le monde travers, et ce qui a, déjà, eu lieu, comme à
travers la buée dans un soupir de Walker Evans) Claude Favre
la
ville est grosse de ses gens, de ses voitures à pompes de gaz
noxcifères, de ses trams, bus, pompiers, ambulances, hôpitaux,
grosse de ses malades, de ses gens sains, grosse de sa merde,
caniveaux et trottoirs, plaques de verglas, blancheur immaculé de la
neige qui se transforme en boue grise, être grasse, grosse de moi,
toi, il, elle, nous, grosse en vergetures, en seins tombants ou
saillants au ciel – à la Victoire, il attend, il s'attend, il est
beau, il est poivre et sel, cocon de lui, rien ne peut l'atteindre,
pas même les balles de fous au nom d'Allah, il est beau et serein,
il attend, il
attend le ciel, assis à la terrasse -
et puis les kilts du pub qui dansent autour de nous et nous servent à
boire, à se goinfrer et le mur des écrans télé qui paradent sur
le dernier match de rugby, souligné par des applaudissements au plus
beau geste et au plus bel élan de la balle en jeu – oui , jouons à
boire, à manger, à applaudir la ville, grosse de son flux, tour de Babel où l'on a atteint l'Utopie, celle du langage universel de la
consommation, de la consom, de la marchandise et tout ça réjouit
sur le moment et puis ça fatigue – le bus m'entraîne vers ma
bulle au travers de la nuit, pare-chocs contre pare-chocs et puis ça
roule puisqu'on sent les trous dans le bitume, ça secoue les reins
et les neurones, avec des cris de "Wah Wah" d'un voyageur
qui empuantit, ne plus penser, observer les lumières et le tapage du
centre – ville. Tout s'éteint peu à peu pour s'enfoncer dans la
nuit noire, pas à pas, pas après pas, retrouver le
trottoir crotté ou pas, enfeuillu l'automne, hiver, boursoufflé de
trous et plaques de gaz ou de téléphonie, le trottoir pour quitter
la ville ou pour dire mieux : se réfugier au dedans de la ville,
arrivée chez quelqu'un – ce quelqu'un pourrait être moi, il y a
peu, il était un autre – disons chez soi et s'effondrer aux
bruissements urbains > urbs ergo sum en plein bastingage et rêver
de St Michel et des Capus où le ballet n'en finit jamais de troupes
avinées ou droguées, de troupes exotiques et touristiques :
clic-clac que de photographier le SDF - d'ailleurs in Sarko land, il
n'y en aura plus non plus sur notre sol - promesse de campagne !
rêver, oui rêver du SDF de Nansouty qui a un manteau aussi longue
que sa barbe grise et plombée, à la petite fille déguisée de rose
wazznounours de la Victoire, de la vieille dame qui, sur le Pont de
Pierre, fait avancer une poussette de bébé vide..
et la suite c'est pour quand?
RépondreSupprimerpour bientôt...
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